Léon Bloy est né en 1846 près de Périgueux d’un père franc-maçon et d’une mère ardente catholique. Il quitte le lycée en quatrième et prend un emploi de commis à la Compagnie ferroviaire d'Orléans à Paris. Il s'inscrit à l'École des beaux-arts et fré-quente les milieux du socialisme révolutionnaire et de l'anticléricalisme.
En 1868, il fait la connaissance de Barbey d'Aurevilly, qui l’influence profondément. Incorporé en 1870, il prend part aux opérations de l'Armée de la Loire. En 1873, il entre au grand quotidien catholique L'Univers mais se brouille avec son directeur Louis Veuillot. Il fait en 1877 une retraite à la Grande-Trappe où il rencontre une prostituée occasionnelle qu'il recueille et convertit. En 1882, elle est internée.
En 1884 il publie son premier ouvrage, Le Révélateur du Globe, préfacé par Barbey d'Aurevilly, puis un recueil d'articles : Propos d'un entrepreneur de démolitions. En 1887, paraît son premier roman, le Désespéré, largement autobiographique. En 1889, il épouse Jeanne Charlotte Molbech, fille d’un poète danois. En 1891, le couple part pour le Danemark où naît un premier enfant. En 1892, il publie Le Salut par les Juifs, réfutation cinglante de La France juive de l'antisémite Édouard Drumont.
Sa situation matérielle reste catastrophique. En 1895 il perd ses deux fils. En 1897 paraît La Femme pauvre, l’année suivante, le début de son Journal, Le Mendiant ingrat. Après un nouveau séjour au Danemark, il s'installe à Lagny-sur-Marne. Il se lie avec Rouault, Maritain et Auric. Son Journal continue de paraître : Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne (1905) ; le Pèlerin de l'Absolu (1914) etc. Il publie en 1902 et 1912 les deux séries de l'Exégèse des Lieux Communs (1902), inventaire de la bêtise bour-geoise. Profondément marqué par l'éclatement de la Grande Guerre il écrit Au seuil de l'Apocalypse (1916), Les Méditations d'un solitaire en 1916 et Dans les Ténèbres. Le 3 novembre 1917, il meurt d'une crise cardiaque, à Bourg-la-Reine.