Valérie Mangin
Valérie Mangin naît à Nancy en 1973, un 14 août, comme René Goscinny. Passionnée d'Histoire et de langues anciennes, elle remporte en 1990 un prix en version latine au Concours Général et intègre les prestigieuses classes préparatoires littéraires du lycée Henri IV. Elle réussit ensuite, en 1994, le concours d'entrée de l'école nationale des Chartes où elle soutient une thèse d'Histoire des Institutions de l'Époque moderne, ce qui lui ouvre grandes les portes de la haute fonction publique. Parallèlement, Valérie Mangin suit un cursus d'Histoire et un autre d'Histoire de l'Art à la Sorbonne. Mais surtout : Valérie Mangin lit des BD. C'est ainsi que, rencontrant Denis Bajram au hasard d'une séance de dédicaces pour « Cryozone », elle cède à son coup de foudre pour l'homme comme pour son métier et décide de s'inventer une vie d'autrice.
En 2000, Valérie Mangin fait son entrée en bande dessinée avec « Le fléau des dieux » (Soleil), space opera dessiné par Aleksa Gajic et inspiré de l'affrontement entre Attila et l'Empire romain. La série connaîtra 6 tomes et sera traduite dans une douzaine de langues. Le « fléau » intègre en 2004 une nouvelle collection - <i>Les Chroniques de l'Antiquité galactique</i> - où la rejoint une série sœur, « Le dernier Troyen », mettant en scène le mythique Enée. On trouve cette fois au dessin un décorateur de la Comédie française, Thierry Démarez. « Le dernier Troyen » connaîtra 6 tomes aux Éditions Soleil.
Conjuguant à nouveau Histoire et Fantastique, Valérie réalise en 2003-2005 le diptyque « Petit miracle » (Soleil) où Griffo met en images la malicieuse histoire d'un enfant né la tête séparée du corps à la veille de la Révolution française. Parallèlement, elle écrit l'uchronie « Luxley » où Francisco Ruizgé donne vie à une surprenante variation de Robin des Bois.
En 2006, Valérie fonde avec Denis Bajram un nouveau département éditorial au sein des Éditions Soleil : « Quadrant Solaire », qui deviendra « Quadrants ». Le label accueille la série « KGB », illustrée par Malo Kerfriden, où s'opposent services secrets soviétiques et démons nazis. En 2008, sous la direction éditoriale (et surtout amicale) de Christophe Bec, Valérie réalise avec Mario Alberti le one shot <i>Mortemer</i>, inspiré de la fameuse abbaye éponyme. La même année, elle rejoint un autre ami, Frank Giroud, pour le défi « Destins » (Glénat), où 13 scénaristes et 13 dessinateurs explorent les différents embranchements possibles de la vie d'une même femme. Valérie réalise le tome 4, <i>Paranoïa</i>, avec Daniel Hulet. Elle propose ensuite <i>Trois Christs</i>, dessiné par Denis Bajram et Fabrice Neaud. Un album au concept inédit dans la BD grand public, reprenant les mêmes cases et les mêmes dialogues dans des ordres différents afin d'offrir 3 explications possibles à l'origine du Saint Suaire. L'album, publié chez Quadrants, sera nominé au Festival d'Angoulême. Suivent <i>Du plomb pour les garces</i> (avec Loïc Malnati, chez Quadrants), <i>Moi, Jeanne d'arc</i>, sulfureuse biographie mise en images par Jeanne Puchol (publiée aux Ronds dans l'O) et le diptyque fantasy « Skell » (avec Stéphane Servain).
En 2012, Valérie créé l'événement avec « Alix Senator » (Casterman), illustré par Thierry Demarez et suite du mythique « Alix » où l'on retrouve le héros de Jacques Martin quinquagénaire. Le premier tome (la série en compte aujourd'hui 10) est nominé à Angoulême. En 2013, Valérie créé à nouveau la surprise, cette fois chez Dupuis, avec « Abymes », où elle raconte de manière très romanesque la vie d'Honoré de Balzac, d'Henri-Georges Clouzot et de... Valérie Mangin. Les dessins sont assurés par ses complices Griffo, Loic Malnati et Denis Bajram. Valérie se consacre ensuite au gothique « Club des prédateurs », chez Casterman avec Steven Dupré, avant d'entamer une collaboration durable avec Ankama pour « Expérience mort », série coscénarisée avec Bajram et illustrée par Ponzio, puis Rayons pour Sidar (une adaptation du roman de Stefan Wul mis en images par Emmanuel Civiello) avant de rejoindre le collectif « Doggybags » pour deux histoires courtes avec Thomas Rouzière et Loïc Sécheresse.
Les années suivantes, Valérie entame des collaborations « asiatiques ». D'abord en participant, en 2019, à un hommage à Osamu Tezuka pour le magazine japonais <i>Tezucomic</i> sur un dessin de Brice Cossu (« Frnck »). On la retrouve ensuite avec « Yuanyuan's bubbles », une adaptation de Liu Cixin, romancier chinois lauréat du Prix Hugo en 2015. L'ouvrage, dessiné par Steven Dupré, paraît d'abord en Chine avant de l'être en France. Parallèlement, Valérie poursuit ses récits historiques avec, en 2018, une participation au collectif <i>Traces de la Grande Guerre</i> (Éditions de la Gouttière).
Quelques mois plus tard, les Éditions Casterman et les enfants de Jacques Martin, qui apprécient le développement donné à son univers par « Alix Senator », demandent à Valérie de poursuivre une autre de ses séries : « Jhen ». <i>Le conquérant</i> sort en 2020 et se situe à Bayeux, la ville d'adoption de Valérie. Il y est bien sûr question d'une certaine Tapisserie...
Depuis 2007, Valérie Mangin fait partie avec Denis Bajram des fondateurs du syndicat des auteurs de BD au sein du SNAC (Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs). Cela les conduit, 8 ans plus tard, à créer avec Benoît Peeters les États Généraux de la Bande Dessinée. Une initiative trouvant son prolongement dans la fondation, en 2018, de la Ligue des Auteurs professionnels, collectif inédit d'auteurs et d'associations œuvrant à la sauvegarde des métiers du 9ème art.
Bardée de diplômes de Lettres et d'Histoire, Valérie Mangin possède également un imaginaire bardé de tout un tas de bons scénarios. Le mélange des deux donne d'ébouriffants space operas - comme « Le fléau des dieux » ou « Le dernier Troyen » - mais aussi des reprises aussi puissantes que « Alix Senator ». Amoureuse de toutes les formes de narration BD, Valérie Mangin a fait l'honneur aux Éditions Dupuis d'y publier des œuvres aussi abouties que la trilogie « Abymes ».
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