L'autofiction serait l'horreur. Le narcissisme, le nombrilisme et la vacuité, son destin. Et si c'était faux ? Et si, loin de représenter le degré zéro de la littérature contemporaine, l'autofiction en incarnait l'excellence ? Depuis les origines de la littérature, c'est vers le Je et sa subversion que les écrivains ont dirigé toutes leurs expériences. De cette subversion, l'autofiction est désormais l'ultime laboratoire : le laboratoire de la déconstruction, de la dissémination, de la prolifération folle des Je. Mais ce laboratoire n'est pas celui d'un savant fou : les expériences qui y sont menées portent bien au-delà de la littérature. En elles s'imagine même une politique révolutionnaire. C'est de cette politique des révolutions du Je qu'il est désormais permis d'exposer les règles.
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