Épicure est né à Athènes en 342 ou 341 avant J.C, sept ans après la mort de Platon. Peu de temps après sa naissance, ses parents s'établirent comme colons dans l'île de Samos. Le petit champ qu'ils reçurent ne suffisant pas à leur entretien, le père tint une école, et la mère alla de maison en maison, chez les petites gens, faire des sacrifices et réciter des formules de purification, afin d'attirer sur sa clientèle la bénédiction des dieux. Son fils, dit-on, l'accompagnait dans ses tournées et l'aidait dans ses pratiques.
Si le fait est vrai, il permet de comprendre comment est né chez Épicure l'aversion qu'il garda toute sa vie pour la religion.
Dès l'âge de quatorze ans, il se mit à philosopher. Un passage où le poète Hésiode déclare qu'au commencement était le chaos, frappa le jeune homme, préoccupé déjà sans doute de l'importance qu'a le hasard dans le monde. Il réclama de son professeur de lettres des explications que celui-ci ne put lui fournir, et ce fut le point de départ de ses méditations.
Il fut d'abord maître d'école à Mytilène de Lesbos, puis à Lampsaque, ville d'Asie Mineure sur l'Hellespont. Les ouvrages de Démocrite, qu'il vint à lire, le confirmèrent dans ses opinions. Vers les dernières années du IVe siècle, il s'établit définitivement à Athènes, où il vécut dans la retraite. Il y enseigna sa doctrine jusqu'à sa mort, qui survint en 270.
Il n'y a peut-être pas d'homme de combat qui ait soulevé tant de passions que ce penseur modeste. Plus heureux ou plus habile qu'Anaxagore et que Socrate, il ne fut ni exilé comme le premier, ni mis à mort comme le second. Mais on se vengea sur sa mémoire. À en croire d'obscurs stoïciens, dont les propos sont rapportés dans la vie du philosophe rédigée par Diogène de Laërte, il fut un plagiaire, un libertin, un débauché, un vil flatteur des puissants.