Violence de l’État, violence terroriste, violence des cartels de la drogue, la violence s’est globalisée, démultipliée et a envahi la sphère littéraire latino-américaine depuis vingt ans. Le réalisme atroce a remplacé le réalisme magique de la seconde moitié du XXe siècle. Vargas Llosa écrit Lituma en los Andes alors que la guerre contre le Sentier Lumineux prend fin en 1992. En 2006, Santiago Roncagliolo triomphe avec Abril rojo, mais sa représentation de la violence et du pouvoir ne sont sans doute pas aussi neutres que le lecteur éloigné du Pérou pourrait le croire en suivant les pas du juge d’instruction Félix Chacaltana, sorte de Candide au pays de la terreur. L’allégorie est choisie a contrario par le Mexicain Yuri Herrera pour montrer comment l’homme devient un loup pour l’homme dans Trabajos del reino.
Les outils classiques de l’analyse littéraire, la réception des œuvres au moment de la publication, l’apport théorique de la sociologie et les ressources de l’ethnologie contribueront à l’étude minutieuse de ces romans dans leurs contextes respectifs, au-delà d’une lecture au premier degré. La transfiguration littéraire du pouvoir et de la violence sera le fil rouge de cet ouvrage conformément à la thématique proposée aux agrégatifs.
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