Jean-Philippe-René de La Bletterie1, né à Rennes le 25 février 1696 et mort le 1er juin 1772 à Paris, est un historien et traducteur français.
La Bletterie (ou la Bléterie, parfois la Blétrie) entre jeune dans la congrégation de l'Oratoire et y devient professeur de rhétorique. Il compose d'abord de la poésie, compose une tragédie intitulée Thémistocle, et fait, sous le titre de Très-humbles Remontrances de M. de Montempuis, une réponse à un vaudeville attribué au père Ducerceau, à l'occasion d'une aventure oubliée. C'est au sein de sa retraite, dans l'Oratoire Saint-Honoré, qu'il écrit la Vie de l'empereur Julien, Paris, 1735, in-12, réimprimée en 1746, avec des additions et corrections. Cet ouvrage, bien que critiqué par Voltaire et Condorcet, a fait la fortune littéraire de son auteur. Il est suivi de l'Histoire de Jovien, et traduction de quelques ouvrages de l'empereur Julien, 1748, Paris, 2 vol. in-12. Cette nouvelle production, que recommandent l'enchaînement des faits et l'aisance de la traduction, a eu, dit Palissot, moins de succès que celle qui l'avait précédée. Ces deux ouvrages ont ensuite été réimprimés plusieurs fois en un et en deux volumes in-12.
Un règlement contre les perruques est sans doute le motif ou l'occasion de sa sortie de l'Oratoire ; mais il conserva ensuite estime et affection pour cet ordre. Il trouve alors asile chez un magistrat, et s'occupe, par reconnaissance, de l'éducation de son fils. Il obtient ensuite une chaire d'éloquence au Collège royal et, en 1742, une place à l'Académie des belles-lettres. Candidat à l'Académie française, il a Racine le fils pour concurrent : mais la cour exclut également ces deux rivaux comme jansénistes.
La Bletterie a une véritable passion pour Tacite et aurait déclaré à ses amis : « Je lui dois tout ; il est bien juste que je consacre à sa gloire le reste de mes jours. ». Il consacre dix ans à traduire les Annales qui parurent en 1768, Paris, 3 vol. in-12.