Né en 1929 à Brooklyn, John Montague a vécu une partie de son enfance en Irlande, le pays natal de ses parents catholiques qui ont été confrontés aux difficultés de la Crise. Vers l’âge de trente ans, cet héritier des chantres de la ruralité, des mythes et des grands systèmes de croyance enracinés dans la terre de ses ancêtres s’est inscrit, par son travail sur la forme et son penchant pour l’expérimentation, dans la tradition poétique américaine d’après-guerre. Il est à cet égard retourné aux États-Unis pour étudier et nouer des relations d’amitiés avec les poètes John Berryman, Robert Duncan et Gary Snyder.
Considéré aujourd’hui comme l’un des grands poètes de langue anglaise, Montague a publié une quinzaine de recueils de poésie, dont certains – Poisoned Land (MacGibbon and Kee, 1961) et la chronique épique The Rough Field (Dolmen, 1972) – ont marqué l’imaginaire littéraire contemporain. Son travail sur le rythme, brisé pour épouser les accentuations naturelles de la voix, et ses jeux d’assonances caractérisent sa poésie qui s’est intéressée aux luttes sociopolitiques de l’Irlande ainsi qu’aux tensions universelles qui s’y jouent entre tradition et modernité. Sa compréhension de l’univers courtois, unifiant la Provence au monde celtique et puisant aux sources du paganisme, aura été profondément marquée par celle d’Ezra Pound qui en débusqua les survivances au sein des temps présents.
Son œuvre, qui contient aussi des romans, des nouvelles, des essais, des mémoires et une importante anthologie (The Faber Book of Irish Verse, 1974), a été reconnue par l’octroi de plusieurs prix, d’un doctorat honorifique de l’Université de l’État de New York et par l’obtention du premier poste de la Ireland Chair of Poetry (1998).