Manuel de la Escalera, écrivain espagnol, sculpteur, cinéaste et traducteur, est né le 6 août 1895 à San Luis Potosí, au Mexique. Il passe sa jeunesse entre le Mexique et l’Espagne et poursuit des études d’histoire de l’art, de sculpture, de cinéma dans différentes villes européennes. À Paris, il découvre le surréalisme, fréquente Picasso, collabore avec le sculpteur Antoine Bourdelle, lit l’œuvre de Marx, Freud et Spengler. Il fréquente le monde du cinéma et travaille dans les studios de Joinville aux côtés d’Alexis Granowsky. De retour en Espagne, il participe activement au Mouvement Ciné-Club, fondant en particulier le Ciné-Club de l’Athénée populaire à Santander et le Ciné-Club prolétarien. Mais la guerre civile espagnole bouleverse ses projets. Républicain et communiste, il est fait prisonnier après la chute des Asturies en 1937 et ne retrouvera la liberté que vingt-trois années plus tard, en 1962. Il commence à écrire en prison. Condamné à la peine capitale, il compose son premier récit, Mourir après le jour des Rois, en cachette, dans les couloirs de la mort d’une prison franquiste en 1944. Sa peine est ensuite commuée en trente ans de réclusion. Face aux difficultés économiques que pose la longueur de sa captivité, il apprend l’anglais littéraire et réalise ses premières traductions à la demande de l’éditeur catalan, Josep Janès. Il traduit les nouvelles de Katherine Mansfield, des textes de W. Somerset Maugham et des récits de William Saroyan. Il vécut de ses traductions jusqu’à la fin de sa vie.