Mark Strand est né en 1934 à Summerside, sur l’Île-du-Prince Édouard, d’une archéologue et enseignante et d’un homme d’affaires américains. Après un bref passage à Halifax, puis Montréal, la famille s’installe à Philadelphie en 1938, avant d’être entraînée à Cuba, en Colombie, au Pérou et au Mexique par l’emploi du père, qui travaille pour Pepsi. Les étés sont passés à St-Margaret’s Bay, en Nouvelle-Écosse, dont le paysage maritime s’imprime en Strand. Son premier livre, Sleeping with One Eye Open, est publié en 1964 par Stone Wall Press, à Iowa City. La fondation Fulbright lui permet de se rendre, en 1965, au Brésil, en tant que professeur de littérature. Il débute ensuite une longue relation éditoriale avec Harry Stone, qui publie Reasons for Moving chez Atheneum en 1968. Au courant des années 70 et 80, Strand gagne sa vie en enseignant dans diverses universités américaines et publie une douzaine de recueils.
The Continuous Life (Knopf, 1990) fait de lui un poète reconnu par la critique. Cette année-là, Strand est nommé poète lauréat des États-Unis par le bibliothécaire de la Library of Congress. Suivront un long poème, Dark Harbor (Knopf, 1993) puis Blizzard of One (Knopf, 1998), pour lequel Strand remporte le Prix Pulitzer. Il a depuis fait paraître trois recueils : Chicken, Shadow, Moon & More (Knopf, 1999), Man and Camel (Knopf, 2006) et New Selected Poems (Knopf, 2007).
La poésie de Strand, livrée dans une langue minimaliste, est climatique. Ses poèmes s’approchent de la narration, et ne sont pas sans afficher une certaine parenté avec les fabulations du réalisme magique. Ils se déroulent dans une zone crépusculaire, qui existe à un pas de nos vies quotidiennes, à la frontière embrouillée de soi et du monde.