Évêque à Cayenne, Emmanuel Lafont, né le 26 octobre 1945 à Paris, a été curé à Soweto, où il vécut onze ans de 1983 à 1994. Il était l'un des rares Blancs dans l'immense township de Johannesbourg. Il sous-tend l'histoire de l'apartheid dans son époque la plus convulsive, prenant une part active aux actions de libération du peuple noir en Afrique du Sud. Parfois aux côtés de Mandela, plus souvent de Mrg Desmond Tutu, toujours au milieu des miséreux de Soweto, ses paroissiens, il a risqué sa vie au quotidien.
Son nom en bout d'Afrique est Senatla, « l'homme fort ». Le 27 avril 1994, varchar(50) du « big day » (l'élection de Mandela), son église, Saint-Philippe Néri, quartier Moletsane, est transformée en bureau de vote. Manu donne la messe en zoulou et en sotho ! Il finit son temps sud-africain en s'occupant des enfants des rues dans les townships de Pretoria, la capitale du pays... Puis il deviend évêque à Cayenne où son parcours sowetan lui sert, dans les profondeurs de la Guyane, à se rapprocher des descendants d'esclaves africains et, aussi des Amérindiens.
Il est un mélange de Gandhi et de l'abbé Pierre. Un non-violent terriblement actif. Toujours à l'écoute de l'Autre.
Menace écologique, vertige de la consommation, disparités entre les peuples, crises financières, violences de toutes sortes... Il court sur notre monde un vent de catastrophe qui attise les peurs et assombrit notre avenir. Ne sommes-nous pas revenus au fond à ces temps tourmentés...
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