Hollandais, Robert Van Gulik (1910 - 1967) est un fin érudit et un véritable polyglotte (néerlandais, anglais, japonais, malais, javanais, latin, grec mais aussi chinois et russe). Après avoir étudié à Leyde et à Utrecht le droit et la politique, il entre aux Affaires étrangères. Il s'initie à la poésie et à la calligraphie chinoises, au tibétain et au sanscrit, à la philosophie bouddhiste. Après avoir assimilé cette formation de lettré chinois, il publie deux ouvrages, l'un sur le luth chinois, l'autre sur la peinture. Il continue son œuvre au cours de ses pérégrinations de diplomate, au Japon, au Liban, en Malaisie, à Washington.
C'est en 1948 au Japon qu'il traduit un roman policier chinois, le Dee Gong An ou Trois affaires criminelles résolues par le juge Ti, fonctionnaire de l'époque T'ang. En s'inspirant de vieux récits chinois, Van Gulik écrit alors dix-sept récits policiers fictifs, affaires débrouillées par son juge Ti, qui font découvrir au lecteur occidental maints aspects de la vie sociale en Chine ancienne. L'acquisition d'un album de gravures érotiques de la dynastie Ming l'amène à s'intéresser à l'érotisme chinois et, en 1962, il publie La Vie sexuelle dans la Chine antique, traduite en français en 1971.
Penguin Modern Classics – Crime & Espionage