Le négationnisme naît dès la fin de la Seconde Guerre mondiale au sein de cercles dont l’antisémitisme aurait dû être définitivement discrédité par les événements. Pourtant, niant la politique d’extermination nazie, ces « révisionnistes », comme ils se désignent – car ils affirment opérer une révision de l’histoire –, prétendent que les Juifs culpabilisent l’Occident pour légitimer la création de l’État d’Israël et étendre leur domination. En total désaccord avec leurs méthodes pseudo-historiques, les historiens, à la suite d’Henry Rousso, ont rétrospectivement qualifié ce discours de « négationnisme ». Valérie Igounet revient sur ce terme et sur l’idéologie qu’il recouvre, laquelle consiste à réactualiser le « mythe du complot juif international » et à l’instrumentaliser à seule fin de dédouaner Vichy et le nazisme de leurs crimes. Elle en explore les multiples avatars, jusqu’aux plus récents, comme celui de l’antisionisme, qui prolifère non seulement dans l’extrême droite, mais également parmi les partisans d’une extrême gauche tiers-mondiste, pro-arabe et anti-israélienne.
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