Yvette Roudy est née le 10 avril 1929 en Gironde, dans un milieu ouvrier, et se marie en 1951. Elle entre très jeune dans la vie active puis fait un séjour à Glasgow de 1951 à 1954. Ces trois années écossaises lui permettent, entre autres, de perfectionner son anglais. À son retour en France, elle croise la route de Colette Audry, femme de lettres et dramaturge française, et traduit à sa demande La Femme mystifiée de Betty Friedan, qui a créé l'événement lors de sa parution aux États-Unis. Yvette Roudy est également la traductrice de Ma vie d'Eleanor Roosevelt (Denoël Gonthier, 1965) et de La Place des femmes dans un monde d'hommes d'Elizabeth Janeway (Denoël Gonthier, 1972). C'est aussi Colette Audry qui l'introduit dans le Mouvement démocratique féminin. Là, elle rencontre Marie-Thérèse Eyquem, qui la présente à François Mitterrand, une rencontre déterminante dans son parcours. En 1979, Yvette Roudy est élue députée au Parlement européen, sur les listes du Parti socialiste. Elle y fonde la Commission des droits des femmes. De 1981 à 1986, elle est ministre des Droits de la femme sous Mitterrand : c'est elle qui persuade le président de fêter la Journée internationale des femmes et fait voter la loi sur le remboursement de l'IVG. Elle est aussi à l'origine de la loi pour l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Yvette Roudy est ensuite députée du Calvados et maire de Lisieux (1989-2001).
Féministe convaincue et signataire du Manifeste des 343, créatrice de la Fondation Yvette Roudy dédiée à la cause des femmes, elle est par ailleurs l'auteure de plusieurs livres, dont La Femme en marge (Flammarion, 1982) et Allez les femmes. Une brève histoire du PS, et de quelques absentes (éditions Le Bord de l'eau, 2005).