De Pins
Arthur De Pins naît le 22 septembre 1977 à Dinan et se trouve vite chatouillé par l'envie de dessiner... Sa famille n'est pas très portée sur les arts graphiques ? Pas de quoi décourager le jeune Arthur, d'autant qu'on trouve quand même à la maison « Astérix », « Tintin » ou encore les albums de Gotlib et Edika, qu'il lit et relit. Adolescent, Arthur se découvre une passion pour l'animation. Il visionne à cette époque une VHS de « Aladin » jusqu'à l'usure, qu'il met sur « pause » afin d'en recopier les dessins. Son mentor d'alors est Glen Keane, l'animateur de ce long-métrage Disney.
Arthur De Pins rentre ensuite aux Arts-Déco, dont il sort diplômé à 23 ans, concluant son cursus par deux années passées à étudier l'animation. C'est à cette époque qu'il découvre Kiraz (repopularisé dans les années 90 à travers les pubs Canderel) puis Monsieur Z, pionnier du logiciel Illustrator, qui lui donne le goût de l'art vectoriel - dessin numérique réalisé à l'aide de formes géométriques. Muni d'un solide bagage technique, Arthur entame la production de plusieurs projets personnels. Géraldine, son premier court-métrage d'animation, obtient un succès encourageant qui le pousse à réaliser L'eau de Rose (2003) puis l'année suivante La révolution des crabes, délicieuse fable politico-humoristique mettant en scène des crabes révolutionnaires. Ce dernier, qui obtiendra plus de 50 prix, sera adapté en trilogie BD sous le titre La marche du crabe (2010-2012) dans la collection Noctambule des Éditions Soleil.
Avant cela, Arthur De Pins multiplie les expériences dans l'animation (par exemple pour le studio Xilam) mais aussi dans le design (sur la série « Jet Groove », avec Monsieur Z) ou dans la pub (Nutella, Carrefour...). Il travaille également pour la presse, avec des histoires courtes remarquées dans Le journal Spirou (à partir de 2004, sur des scénarios de Zidrou, Thiriet...), le magazine Bo Doï ou encore Max, pour lequel il réalise les célébrissimes et « coquinissimes » « Péchés mignons », publiés en albums chez Fluide Glacial (avec le concours de Maïa Mazaurette). Résolument explicite mais carrément esthétique, le dessin d'Arthur fait mouche et lui vaut une importante reconnaissance populaire.
Ce succès pourrait cantonner Arthur De Pins à la niche de la BD d'humour érotique. Mais ce dernier prouve, en réalisant la couverture d'un Spirou « Spécial Halloween » en 2008, qu'il a de nombreuses cordes à son arc... Séduit par l'ado sorcière et tout la clique de monstres de cette fameuse couverture, Frédéric Niffle, rédacteur en chef de Spirou, propose à De Pins de la décliner en album. C'est ainsi que naît « Zombillénium », série se déroulant dans un parc d'attractions peuplé de vrais monstres, où Arthur développe en filigrane une surprenante satire sociale. La série cartonne immédiatement et récolte, dès son deuxième tome, un Fauve jeunesse au Festival d'Angoulême 2012. Arthur De Pins (avec Alexis Ducord) réalise en 2017 une adaptation en long-métrage animé de « Zombillénium ». Le succès est là encore au rendez-vous, avec en particulier des nominations aux festivals de Cannes et Annecy. Arthur De Pins, qui avait réalisé pour eux le clip de Nameless world, s'attache le concours du groupe rock Skip the use pour sa bande originale.
Son dessin vectoriel aussi séduisant que précis, identifiable entre tous, vaut depuis des années une puissante reconnaissance publique à Arthur De Pins. Qu'il l'utilise dans « Péchés mignons » (série d'humour sexuel déniaisant), « La marche du crabe » (satire politico-humoristique en 3 volumes) et surtout « Zombillénium », prépublié dans Le journal Spirou, l'auteur affirme album après album son statut d'auteur essentiel. Outre la bande dessinée, Arthur De Pins est également devenu un réalisateur qui compte, comme le prouve l'excellent accueil de l'adaptation animée de « Zombillénium », nominée aux festivals de Cannes et d'Annecy. De quoi nous prédire encore de monstrueux plaisirs d'albums et de films !
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