Thomas De Koninck
Thomas De Koninck (né le 26 mars 1934 à Louvain, Belgique) est un philosophe québécois à la fois membre de l’Ordre du Canada et officier de l’Ordre des Palmes académiques de France. Il est professeur émérite à l’Université Laval de Québec, où il a enseigné pendant plus de 50 ans et occupé le poste de professeur titulaire, en plus d’être titulaire de la Chaire de recherche et d’enseignement La philosophie dans le monde actuel.
Il est particulièrement reconnu pour ses travaux touchant la dignité humaine, la philosophie grecque, la philosophie de l’éducation et ce qu’il appelle les « questions ultimes » (l’intelligence, la liberté, le bonheur, la beauté, la mort), travaux dont certains lui ont valu le Prix La Bruyère de l’Académie française et le Prix de l’Association canadienne de philosophie.
Il est le fils de Charles De Koninck ainsi que le frère de Rodolphe et de Jean-Marie De Koninck. Il est également le père de Yves De Koninck, chercheur en neurobiologie1.
D’après une rumeur, le jeune Thomas De Koninck aurait inspiré à Saint-Exupéry le personnage du Petit Prince.
Thomas De Koninck fait ses études au Petit Séminaire de Québec, à Oxford comme boursier Rhodes en litterae humaniores (M. A.) et à l’Université Laval (licence et doctorat). Il obtient ensuite une bourse du Conseil des Arts du Canada et une bourse de la Fondation Alexander von Humboldt, ce qui lui permet de poursuivre des recherches post-doctorales en 1972-1973 à la Freie Universität Berlin3. Il effectuera par ailleurs un séjour à la Ludwig Maximilian Universität. En 1960, il se marie avec Marie-Christine Vincent, d’origine française, avec laquelle il aura trois fils, Marc, Yves et Paul.
De 1960 à 1964, il est professeur à l’Université Notre-Dame, aux États-Unis, puis il devient professeur à la Faculté de philosophie de l’Université Laval à Québec, où il dirigera plus de 200 mémoires de maîtrise et thèses de doctorat, ainsi que de nombreuses recherches post-doctorales. De 1974 à 1978, il est le doyen de la Faculté. Il enseignera également comme professeur invité à l’Université de Bourgogne à Dijon (1993), à l’IEP de Paris (Sciences Po, 1997-1998), à l’Université catholique de Toulouse (2008) et à la Friedrich-Schiller-Universität Jena (2010). De 1974 à 1977, il agit comme membre du Conseil supérieur de l’éducation et comme Président de la Commission de l’éducation des adultes. Pour l’année 2000-2001, il est élu Président de l’Association canadienne de philosophie. À partir de 2004, il devient titulaire de la Chaire de recherche et d’enseignement La philosophie dans le monde actuel de l’Université Laval, et en 2007-2008, titulaire de la Chaire Étienne Gilson, à Paris. Entre 2002 et 2008, il est membre du Comité des affaires religieuses (CAR) pour le Ministère de l’éducation du Québec, et depuis 2007, Président de la Fondation Radio Galilée. Lors de sa retraite à l’automne 2015, il est nommé d’abord professeur associé, puis professeur émérite de l’Université Laval.
Conférencier invité aux quatre coins du monde, il est l’auteur ou le directeur de seize ouvrages ou collectifs et on lui doit plus de 150 articles, préfaces, études critiques et textes en tous genres4. Il est ou a été par ailleurs membre des comités de différentes revues ou publications, dont la Revue philosophique de Louvain, Science et Esprit, Ubuntou et l’Encyclopédie philosophique universelle ; membre de l’Institut d’éthique appliquée et de l’Institut d’études anciennes de l’Université Laval ; et membre du Centre de Philosophie, d’Épistémologie et de Politique « PHILéPOL », dont les activités se déroulent à Paris. Il est d’autre part corédacteur en chef avec Paul-Hubert Poirier de la revue Laval théologique et philosophique, fondée en 1945, et codirecteur avec Luc Langlois de la collection Kairos, aux Presses de l’Université Laval.
Deux livres lui rendent hommage, autant pour ses qualités de pédagogue que pour la profondeur de ses recherches, qui s’inscrivent notamment en philosophie de l’éducation, en philosophie antique, en philosophie de la religion et en éthique, et réhabilitent la notion de dignité humaine à l’époque de la mort du sujet : Thomas De Koninck, attiseur de consciences5 et La transcendance de l’homme : études en hommage à Thomas De Koninck6.
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