Richard Millet est écrivain. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont, en 2014, Le Corps politique de Gérard Depardieu (Pierre-Guillaume de Roux) et Sibelius, Les Cygnes et le Silence (Gallimard).
Marin de Viry (de son vrai nom Marin de Viry) est critique littéraire et chroniqueur à la Revue des deux mondes, et enseignant. Il a auparavant publié dans Commentaire des essais de critique littéraire, ainsi qu’un pamphlet sur la presse Pour en finir avec les hebdomadaires chez Gallimard (1996). Il a obtenu le Prix Cioran en 2007.
Exilé par l’empereur Auguste au bord de la mer Noire, le poète latin Ovide (qui vécut de - 43 à18 ap. J.-C.) se trouva précipité dans une expérience existentielle à laquelle rien ne l’avait préparé. Son travail nostalgique le conduisit à ressaisir les sujets littéraires qu’il avait fréquentés : sous cet éclairage rétrospectif, l’œuvre entière prend, à la relecture, une couleur plus grave, plus émotionnelle, plus religieuse. Elle révèle un artiste complexe, curieux de métaphysique, abordant constamment la question des fins dernières. Dès ses débuts, Ovide avait vu la poésie comme un contrechant orphique à la fragilité de la vie et la métamorphose comme une transgression à la mort. C’est la même quête du sens qu’il retrouvera à la fin de son existence.
Cette étude montre comment un intellectuel pétri par l’imaginaire antique fut capable, par sa sensibilité et par son drame personnel ultime, de s’ouvrir à l’ère nouvelle. Il fut soucieux de traverser le formalisme touffu des liturgies romaines pour en identifier le sens sacré. Il s’insurgea contre la restauration mythologique et religieuse voulue par Auguste. Il s’interrogea sur l’Au-delà. Il pressentit enfin que le monde raffiné qu’il avait connu basculerait. Ainsi, isoler et analyser le motif de la mort chez l’auteur des Métamorphoses, c’est tenter de cerner la mentalité des élites romaines de son temps, à la fois éclairées et superstitieuses, indécises face au destin de Rome et perplexes devant l’accélération de l’Histoire.
"Il ya quelque chose de démesuré et de prématuré à entreprendre une histoire de la rhétorique dans l'Europe moderne ... En France l'idée même que la rhétorique puisse être un objet d'un savoir historique et figurer parmi les méthodes d'enseignement et de recherche a rencontré et rencontre encore plus de résistances : une inertie et une indifférence générales ... Même sous des plumes autorisées, il est toujours courant de trouver le mot "rhétorique" employé dans le seul sens en usage dans notre langue depuis le XIXème siècle, celui de verbiage calculé pour voiler la vérité des sentiments de celui qui parle ou à déformer la réalité des faits dont il prétend faire état. A plus forte raison, est-il hors de question de prendre au sérieux des manuels ou une "histoire de la rhétorique". Autant faire l'histoire du mensonge ou de l'insincérité !
Comment délivrer la rhétorique de cette peau d'âne dont elle a été affublée, établir ses titres de noblesse européens et modernes, lui rendre une chance de redevenir vivante et active aujourd'hui ? Comment faire admettre que l'usage trivial du mot "rhétorique" nous cache une somme oubliée d'expérience et de connaissance des phénomènes de parole et que cet oubli nous est nuisible ? ...
La meilleure manière de définir la rhétorique lorsque la résistance est si forte, est de la montrer telle qu'elle s'est manifestée, dans des époques relativement proches de la nôtre, en tout cas généalogiquement liées à la nôtre, où elle bénéficiait encore d'un statut pédagogique éminent, mais où elle était aussi la souche mère de la réflexion sur tout ce qui relie les hommes entre eux : les formes du commerce oral et écrit, les formes des arts ...
La rhétorique n'a jamais été un système, mais une expérience réfléchie de la parole qui s'est appuyée sur une jurisprudence de très longue durée. Par définition, elle a une histoire, je dirais même qu'elle a des mémoires. Ses normes, quand elle en propose, s'appuient sur des exemples éprouvés qui laissent une marge généreuse à l'interprétation et à l'invention. C'est pourquoi elle a été si efficace dans la pédagogie de la parole et si mystérieuse dans les chefs d'oeuvre où elle s'accomplit en cessant de se montrer."
Extrait de la Préface de Marc Fumaroli
Jean-Pierre Naugrette est né en 1955. Ancien élève de l’École normale supérieure, professeur de littérature anglaise à l’Université de la Sorbonne Nouvelle, membre du comité de rédaction de La Revue des deux mondes, il est essayiste, traducteur, romancier, et grand amateur de football.
Sébastien Lapaque est romancier, essayiste et critique au Figaro littéraire. Auteur de nombreux romans et essais, il a publié Sermon de saint François d’Assise aux oiseaux et aux fusées chez Stock en 2008.
Historien, docteur en sciences politiques, Jean-Christian Petitfils est l’auteur de nombreuses biographies de personnages du Grand Siècle et de l’Ancien régime. Le Véritable d’Artagnan (Tallandier), fruit de multiples recherches d’archives, a été couronné par l’Académie française en 1982.
Catherine Valenti est agrégée d'histoire et enseigne l'histoire des femmes à l'université de Toulouse-Le Mirail.
Dossier : Quand l’amour change le cours de l’histoire
→ Entretien avec Jean d’Ormesson : « Nous aimons ces feuilletons amoureux qui pimentent la vie politique »
Amour, gloire et pouvoir : Jean d’Ormesson passe en revue les passions des puissants. De Cléopâtre aux présidents de la Ve République, l’académicien nous invite à une promenade galante dans les coulisses de l’histoire.
→ La guerre sans amour par Clara Dupont-Monod
Clara Dupont-Monod raconte comment Aliénor d’Aquitaine quitta Louis VII pour Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre. Cette femme de pouvoir finira par renverser son époux afin de placer son fils, Richard Cœur de Lion, sur le trône.
→ Henri IV et Charlotte de Montmorency : une nouvelle guerre de Troie ? par Catherine Valenti
Quand il est amoureux, Henri IV néglige politique et diplomatie. Pour preuve, l’épisode avec Charlotte de Montmorency qui faillit ébranler l’équilibre européen.
→ Louis XIV, les femmes et le pouvoir par Jean-Christian Petitfils
Si Louis XIV aime les femmes, il sacrifiera toujours ses maîtresses à la raison d’État. Jean-Christian Petitfils rappelle comment le futur Roi Soleil fut ensorcelé à 20 ans par la nièce du cardinal Mazarin, ce qui risqua de compromettre son union avec Marie-Thérèse d’Espagne.
→ Entretien avec Emmanuel de Waresquiel : « Les révolutionnaires ne supportaient pas le pouvoir des femmes de la noblesse »
À travers le procès de Marie-Antoinette, jugée conspiratrice et perverse, ce sont les femmes de l’aristocratie que l’on condamne, affirme Emmanuel de Waresquiel. La méfiance à leur égard annonce le puritanisme du XIXe siècle.
→ Wallis Simpson, femme fatale ? par Jean-Pierre Naugrette
Par amour pour une Américaine, Edouard VIII abdiqua. Si Wallis Simpson fut fatale à l’homme, elle évita peut-être que le destin ne se précipite : le roi d’Angleterre, comme une bonne partie de l’aristocratie, était fasciné par le nazisme...
Et aussi François Laroque, Cédric Michon, Sébastien Lapaque, Jean-Yves Le Naour et Claude-Catherine Kiejman.
Littérature
→ Bonnes feuilles : « La Fontaine. Une école buissonnière » par Érik Orsenna
Une biographie très personnelle du fabuliste qui célèbre à la fois l’homme et le génie de la langue française.
Título : Revue des Deux Mondes juillet août 2017
EAN : 9782356501646
Editorial : Revue des Deux Mondes
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