Journaliste, producteur à France Culture, rédacteur en chef de la revue France Culture Papiers, Jean-Michel Djian a initié l’Université ouverte des Cinq Continents à Tombouctou. Il est l’auteur de deux biographies : une sur Léopold Sédar Senghor (Gallimard, 2005) et l’autre sur Ahmadou Kourouma (Le Seuil, 2010).
Exilé par l’empereur Auguste au bord de la mer Noire, le poète latin Ovide (qui vécut de - 43 à18 ap. J.-C.) se trouva précipité dans une expérience existentielle à laquelle rien ne l’avait préparé. Son travail nostalgique le conduisit à ressaisir les sujets littéraires qu’il avait fréquentés : sous cet éclairage rétrospectif, l’œuvre entière prend, à la relecture, une couleur plus grave, plus émotionnelle, plus religieuse. Elle révèle un artiste complexe, curieux de métaphysique, abordant constamment la question des fins dernières. Dès ses débuts, Ovide avait vu la poésie comme un contrechant orphique à la fragilité de la vie et la métamorphose comme une transgression à la mort. C’est la même quête du sens qu’il retrouvera à la fin de son existence.
Cette étude montre comment un intellectuel pétri par l’imaginaire antique fut capable, par sa sensibilité et par son drame personnel ultime, de s’ouvrir à l’ère nouvelle. Il fut soucieux de traverser le formalisme touffu des liturgies romaines pour en identifier le sens sacré. Il s’insurgea contre la restauration mythologique et religieuse voulue par Auguste. Il s’interrogea sur l’Au-delà. Il pressentit enfin que le monde raffiné qu’il avait connu basculerait. Ainsi, isoler et analyser le motif de la mort chez l’auteur des Métamorphoses, c’est tenter de cerner la mentalité des élites romaines de son temps, à la fois éclairées et superstitieuses, indécises face au destin de Rome et perplexes devant l’accélération de l’Histoire.
Paul-François Paoli est journaliste et chroniqueur pour Le Figaro, La Revue des deux mondes, Spectacle du Monde et Famille Chrétienne.
Il est l'auteur de Je suis corse et je n'en suis plus fier (Max Milo, 2005), Nous ne sommes pas coupables, assez de repentance (La Table ronde, 2006), La Tyrannie de la faiblesse (François Bourin, 2010).
Frédéric Verger est né en 1959. Il enseigne le français dans un lycée de la banlieue parisienne. Arden est son premier roman.
Marin de Viry (de son vrai nom Marin de Viry) est critique littéraire et chroniqueur à la Revue des deux mondes, et enseignant. Il a auparavant publié dans Commentaire des essais de critique littéraire, ainsi qu’un pamphlet sur la presse Pour en finir avec les hebdomadaires chez Gallimard (1996). Il a obtenu le Prix Cioran en 2007.
Jean-Pierre Naugrette est né en 1955. Ancien élève de l’École normale supérieure, professeur de littérature anglaise à l’Université de la Sorbonne Nouvelle, membre du comité de rédaction de La Revue des deux mondes, il est essayiste, traducteur, romancier, et grand amateur de football.
Richard Millet est écrivain. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont, en 2014, Le Corps politique de Gérard Depardieu (Pierre-Guillaume de Roux) et Sibelius, Les Cygnes et le Silence (Gallimard).
L’EXCEPTION CULTURELLE FRANҪAISE
« La culture est l’héritage de la noblesse du monde », disait André Malraux. Premier ministre aux Affaires culturelles, il fut l’un des artisans majeurs de cette « exception culturelle française», à laquelle la Revue des Deux Mondes consacre son numéro de fin d’année. Certains voient du chauvinisme ou de l’arrogance dans cette formule, qui semble placer notre culture au sommet. Pourtant, il s’agit bien d’une réalité, sédimentée au fil de l’histoire depuis François 1er. Aujourd’hui de nombreux périls la guettent : société fragmentée, finances publiques aux abois, voracité numérique, individualisme...
« Dans l’histoire humaine, la culture est l’agent chimique qui fait le liant d’une société. La tribu a un totem. L’assemblée, un Dieu. La société a des références. (...) Mais l’homme du XXIe siècle a un téléphone », cingle Sylvain Tesson. Vagabond des lettres et des grands chemins, l’écrivain craint que le divertissement mondialisé emporte tout au détriment du continuum de notre culture nationale, « couche atmosphérique totalisante ».
La langue française, dont l’enseignement et la pratique s’affaiblissent, tente de résister, comme l’explique Xavier Darcos. C’est un défi face au rouleau compresseur anglo-saxon. Argent public, manne privée : la filière culturelle bénéficie en France du double soutien des institutions et de mécènes, dont l’addition permet d’extraordinaires opérations d’influence extérieure, à l’image du Louvre Abu Dhabi.
Retrouvez aussi toute la fougue et le talent de Charles Berling qui s’insurge contre l’introduction des logiques de marché dans les politiques culturelles. Non, l’art n’est pas un produit commercial, il est vital, assène le directeur du théâtre Châteauvallon-Liberté à Toulon.
Également ce mois-ci dans nos pages : une rencontre avec Werner Herzog – l’excentrique cinéaste allemand vient de publier ses mémoires -, une escapade avec les Sapho de la Belle Époque, poétesses fières de leur sexe et de leur verbe, ains qu’un hommage amical et plein d’anecdotes à Bernard Maris, assassiné le 7 janvier 2015 lors de l’attentat contre Charlie Hebdo.
Bonne lecture !
Título : Revue des Deux Mondes décembre 2024-janvier 2025
EAN : 9782356503176
Editorial : Revue des Deux Mondes
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