Issu du croisement d’un Samoyède et d’une Charentaise passionnée par la cuisine syrienne durant la dynastie des Omeyyades (661-750), Mehmet Mapoul, né en 1968 à Ouégoa, Nouvelle-Calédonie, coule une enfance heureuse dans le parc familial d’Arvert (Poitou-Charentes), planté d’essences choisies, telles que le Micocoulier Occidental (Celtis occidentalis), l’Acer palmatum (Osakazuki), le Diospyros virginiana (American persimmon), ou le Betula albo-sinensis, au feuillage d’automne éclatant. Mais le malheur frappe cette famille unie, et suite au trauma qu’engendre une phrase blessante surprise au travers d’une haie mitoyenne : « Ils sont roumains, les schtroumpfs ? », on diagnostique chez l’enfant, unique et chéri, en plus d’un nanisme achondroplasique congénital, une déficience en ribose-5-phosphate isomérase. Accablé par le destin, son père met fin à ses jours. Sa mère vouera ses forces à pallier chez Mehmet des carences qu’elle se reproche cruellement (ce qui l’amènera à débuter une analyse auprès de Jacques Lacan). Mehmet, reclus dans sa chambre, dont il a fait retapisser les murs de plaques de liège, entame une obscure carrière littéraire.
Le sentiment de l'indéfini sur la rive du Serre-Ponçon, 1982 ; Simone de Beauvoir ou la destinée volontaire, 1987 ; Déments et Merveilles, 1989 ; L’invention de la Grotte de Giens, 1991 ; Consigne (journal entamé en 1997) ; Modeste Contribution, un portrait, 2000 ; Dérivation, 2003 ; Désordre interne, 2004 ; La vie morte, 2005 ; Louis, 2007-2010 ; Couleur locale, 2007-2013 ; Salle des fêtes, 2008-2009 ; Le meuble à tiroirs, 2009 ; Le fleuve (en cours) ; mour, 2013 ; Insulte à la gent, 2013 ; Marie décolle, 2014 ; Hébride Nouvelle, 2015.
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Ce roman est une satire ; or s’il n’est rien de plus sérieux qu’une satire, cela n’empêche pas de rire un peu.
Le désir d’Insulte m’est venu à la lecture du livre d’un auteur américain à succès dont je ne me rappelle pas le nom (mauvaise conscience) malgré tous mes efforts. Le héros souffrant du syndrome de Gilles de la Tourette arpente le pavé de Brooklyn en éjaculant fort mal à propos des propos [sic] qui ne lui apportent que désagréments dans ce milieu de la petite pègre où il s’agite.
« Puis-je transposer ce concept sans faire de tort à cet écrivain respectable et me voir traîné devant les tribunaux pour plagiat manifeste ? » me demandais-je ; « et puis, quoi faire de ce tic, comment le transposer ? »
Après deux ou trois ans de vague maturation, la chose exigea d’être couchée par écrit.
— Ne vous inquiétez pas Madame Bellon, ne vous inquiétez pas, cela me ferait de la peine. Ce n’est rien. De temps à autre, figurez-vous... ce n’est rien, cela me prend parfois de dire un mot ou deux dans le vide. Ils ne sont adressés à personne en particulier voyez-vous... à personne je vous rassure. Ce sont... juste des mots qu’il m’arrive de prononcer à voix haute comme pour les essayer dans l’air vous voyez ? Pour savoir comment cela sonne, comment cela s’entend, les mots. Il ne faut pas faire attention, c’est un test, un test à tétons — à tâtons veux-je dire. Un test que je tente rarement, le plus rarement possible à vrai dire, afin de ne déranger personne, mais il arrive que malgré tous mes efforts, toute ma contention, un ou deux mots m’échappent, sans intention particulière, comme à un poète il faut dire à voix haute ses vers pour les comprendre, savoir s’ils chantent ou pas, vous comprenez ? Je vous prie de ne pas vous inquiéter, cela ne se reproduira plus, je vous assure, je ne tiens pas à vous faire perdre votre clientèle de tap — tapinois-tapis-persan ! vous aimez les tapis noirs ? Je vais de ce pas vous en acheter un beau pour me faire pardonner cette incartade, je me sentirai mieux, cela me fera plaisir. Cela vous plairait-il ? Je l’espère. Cela me redonnera le courage d’apparaître devant mes semblables sans mourir de la honte d’avoir dû... de la honte d’avoir dû un court instant m’écarter d’eux et leur donner à croire à mon insu qu’ils s’écartaient de moi, ce qui est un sentiment pénible lorsqu’on saperlipopute ! » « Pardonnez-moi, c’est une crise de mots, je me retire, j’ai tout lâché... Une bonne journée Magame, une bonne journée ! J’ai des médicamenteurs dans ma trousse, cela va passer tout de suite et mon cul dans ton cuuuuul, met ta main dans la mieeeeenne... ! »
Vaincu par le parasite, je m’étais mis à vocaliser comme à l’opéra.
Du même auteur en ebooks : Couleur locale, Cantine, LOUIS, Hébride Nouvelle, mour.
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Título : Insulte à la gent
EAN : 9782368451731
Editorial : Libres d'écrire
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