Cécile Portier est née en 1968. Elle travaille au ministère de la culture et mène parallèlement une activité d’écriture, où les formes papier, numérique et performance se côtoient.
Publications :
- Contact, Editions du Seuil (collection Déplacements), avril 2008 : récit d’un trajet en voiture. A la traversée d’un paysage français sans pittoresque, sans point de vue, répond le monologue intérieur d’une conduite de vie indécise, pour tenter de mesurer, par un exemple minimal, le faible écart laissé dans nos vies aux errements, et le risque pourtant grand de se perdre.
- Saphir Antalgos, travaux de terrassement du rêve, aux éditions Publie.net, janvier 2010. Dans ce récit poétique et typographique, le rêve apparait comme un personnage sur lequel il s’agit d’enquêter, en fonction des différentes cartes de visites laissées par lui au réveil. Deviner le corps de métier du rêve en fonction de sa manière d’agir sur nous, c’est montrer que le rêve lui aussi est traversé par le social, qu’il en révèle la part la plus crue, la plus brutale, la plus drôle aussi sans doute.
- Les Longs Silences aux éditions Publie.net, octobre 2015 « Où s'arrête la santé ? On dit : santé = silence des organe. La pensée est-elle un organe ? Avoir mal en pensant, est-ce mal penser, est-ce une maladie ? »
Web fictions
. Traque traces, 2011 : http://petiteracine.net/traquetraces Fiction collective : refaire une ville fictive sous la vraie ville. Faire vivre et évoluer tout un peuple de petits golems statistiques.
. Étant donnée, 2013http://etantdonnee.netfiction poétique transmédia prenant pour point de départ l’oeuvre célèbre de Marcel Duchamp, Etant donnés, et venant questionner la prolifération des traces numériques et la mise en données de nos vies.
Performances : Etant donnée, Interface(s), Il y a, il n’y a pas, La ligne morte, Je ne suis pas celle que vous croyez, Géopolitique de la dérive, Inventaire pour déshérence
Contributions à des revues : Remue.net, D’ici là, R de Réel, Contrechamp, Ce qui secret, Hors Sol, etc.
Chroniques sur site : Dans son site, http://petiteracine.net, elle mène différents projets conçus comme des chroniques où images (photographies ou dessins) et textes se répondent, et où elle s’attache à explorer comment s’articulent aujourd’hui le social et l’intime.
. La tête que ça nous fait, tentative d’exploration de nos visages intérieurs (textes/dessins)
. Dans le viseur : écrire à partir de photos orphelines comme si on les avait prises soi-même
. Compléments d’objets : interroger nos manières d’être au monde par le truchement des objets dont nous usons
. A mains nues : rendre compte de rencontres inopinées dans le métro en faisant parler les gens de leurs mains
. Singeries : réflexions sur l’écriture
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Colección
Temps Réel
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En février 2014, à la suite d’un burn out, Cécile Portier entre pour trois semaines en clinique psychiatrique. Pendant ce temps de soins, elle éprouve le besoin de noter les sensations qui la traversent, d’écrire ce lieu et ceux qu’elle y rencontre. Elle enregistre par l’écriture le flux des conversations, des sons, de ses propres pensées (« La pensée est-elle un organe ? Avoir mal en pensant, est-ce mal penser, est-ce une maladie ? »). Elle note le déroulement des heures et des gestes, le « temps qui passe en spirale, en entrelacs, en rond, en n’importe quelle forme qui ne soit ni droite ni orientée », les journées qui se répètent inexorablement, « des horaires pour tout : l'heure des repas, l'heure des médicaments, l'heure des activités, l'heure de fermeture du salon commun. Il y a des horaires pour tout qui font qu'on sait facilement sur quoi bute notre attente ». Les activités, les ateliers dessin, presse, et l’heure du goûter. « De nos vies nous ne voyons que les mécanismes ». Le sentiment d’étrangeté du lieu, le sentiment, même, d’en être étrangère, font place au constat que cette intimité non choisie est un partage. La description de l’endroit (sa terrasse, son jardin, le salon, les chambres), nous montre l’envers de ces « lieux de fatigue ». Elle n’a, à première vue, rien en commun avec ceux-là qui sont ici en même temps qu’elle, mais le seul fait d’avoir été défaillants les rapproche. Elle comprend que cette défaillance n’est pas que personnelle, qu’elle est l’écho, le symptôme peut-être, d’un fait social. « Dans ma chambre du pavillon, le lino est troué par endroits. Tout le monde a le droit d'avoir des failles ». Elle déjoue tous les poncifs du témoignage ou du récit d'expérience, et d'un trait vif, direct, précis, dénonce les mécanismes de notre quotidien. « Écrire ici c’est repasser toujours par les mêmes points, oublier l’exigence d’avancer vers quelque part ». Cécile Portier enregistre au plus ras de ce qui se passe, du temps qui ne passe pas. Et toujours, ce refus de se laisser enfermer, jusque dans ce qu’on attend d’elle.
À écouter en ligne, la lecture du texte https://soundcloud.com/publienet/les-longs-silences-par-cecile-portier
Disponible en papier >http://www.publie.net/livre/les-longs-silences-cecile-portier/
Título : Les longs silences
EAN : 9782371771260
Editorial : publie.net
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