Lina BALESTRIERE †
Docteur en psychologie (Université catholique de Louvain), Lina Balestriere ( t 2014) fut présidente de l'Ecole Belge de Psychanalyse. Elle était membre de l'Interassociatif européen de psychanalyse. Elle codirigea le service de santé mentale Le Chien Vert à Bruxelles (Service de psychiatrie UCL) et fut formatrice au Centre de formation aux cliniques psychanalytiques (UCL).
Lina Balestriere était docteur en psychologie (Université catholique de Louvain) et psychanalyste. Elle a été présidente de l'école belge de Psychanalyse association membre de l'Interassociatif européen de psychanalyse. Elle codirigea le service de santé mentale Le Chien Vert à Bruxelles (Service de psychiatrie UCL) et fut formatrice au Centre de formation aux cliniques psychanalytiques (UCL).Elle a notamment publié Freud et la question des origines, Ce qui est opérant dans la cure (Prix oedipe des libraires en 2009) avec Jacqueline Godfrind, Pierre Malengreau, Jean-Pierre Lebrun, Au plus près de l'expérience psychotique, Défis de parole : le questionnement d'une pratique, et de nombreux articles dans des revues internationales, notamment International Journal of Psychoanalysis, Topique, Champ Psychosomatique, Penser/rêver, Filigrane, Cahier de psychologie clinique.Françoise Petitot
Lina Balestriere s'est tue pour toujours en nous prenant tous par surprise. Bien sûr, nous savions qu'elle menait depuis plus de deux ans un combat contre la maladie, mais elle le menait d'une telle façon, d'une façon qui la révélait profondément, avec une telle dignité et une telle tempérance qu'on finissait par ne plus penser qu'elle était sévèrement menacée par ses cellules incongrues. Lina ne se plaignait pas de ses traitements éprouvants ; certes, elle les évoquait, disait les désagréments qu'ils lui causaient mais demandait aussitôt qu'on passe à autre chose... et l'on parlait de son travail, de ses lectures, des films qu'elle avait vus, des voyages qu'elle faisait ou préparait, de ses enfants dont elle était fière, du bonheur qu'ils lui apportaient avec leurs heureuses rencontres, et de plein d'autres choses de la vie, de ce qui faisait le vivant qu'elle partageait avec les autres sans aucun ménagement. Et puis son coeur brutalement l'a lâchée alors qu'elle revenait d'un voyage en Italie avec celui qu'elle aimait, et qu'elle se préparait à une nouvelle bataille avec ses cellules guerrières. Elle nous a tous laissés là pantois, perdus, abasourdis, sans mots possibles face à la fulgurance de son départ.Il n'y a désormais plus place que pour les souvenirs, les déjà très lointains, les premiers cartels autour des séminaires de Lacan ; les moins lointains, ses articles, sa thèse et son livre Freud et la question des origines ponctuant son travail, la place qu'elle a prise dans son institution analytique et dans son travail institutionnel dont elle a rendu compte dans plusieurs ouvrages comme Défis de parole ou Au plus près de l'expérience psychotique ; et puis les plus proches, une amitié intense tissée à partir de presque rien autour d'un livre collectif Ce qui est opérant dans la cure qui a valu à ses auteurs le premier prix oedipe des libraires, et qui leur a offert, dans cette aventure, une occasion unique de percevoir comment Lina faisait face à l'inattendu d'une cure, comment elle convoquait ses convictions, comment elle engageait sa perception clinique, comment elle se soumettait à ce qu'exigeait le tact qu'elle disait tant apprécier chez Ferenczi. La voix de Lina, toujours marquée des accents de sa chère Italie, qui lui donnaient sa couleur toute singulière, nous a définitivement quittés. Nous voilà contraints à vivre sans elle, mais sa présence fut telle qu'elle nous a généreusement donné ce qu'il faut pour que de son absence désormais irréductible, nous puissions faire quelque chose qui poursuive les liens d'amitié qu'elle avait tissés et perpétue son intense amour de la vie.Jean-Pierre Lebrun
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