« Le Code Noir raconte une très longue histoire qui commence à Versailles, à la Cour du Roi Soleil, en mars 1685 et se termine à Paris en avril 1848 sous Arago, au début de l’éphémère IIe République. En très peu de pages, avec l’aridité qui convient au sérieux des lois, il raconte la vie et la mort de ceux qui n’ont pas d’histoire. » Et l’auteur de conclure que « ni la Raison, ni les Lumières, ni la Révolution, ni évidemment l’Empire n’ont pas tellement de quoi pavoiser, de quoi pouvoir faire honte aux voisins. » Publié pour la première fois en 1987 dans la collection « Pratiques théoriques », cet ouvrage replace le Code Noir dans sa filiation théologique, philosophique et juridique. Il le confronte aux réalités de l’esclavage et à la critique philosophique de son temps, dont il marque cruellement les limites. Par loi, la France a qualifié en 2001 traite et esclavage de « crime contre l’humanité ». Crime imprescriptible donc. Mais choisissant explicitement d’ignorer ce qu’« imprescriptibilité » veut dire, le législateur a refusé de répondre à trois questions : que doit-on réparer, qui doit réparer et comment réparer ?
La philosophie a beau parler du droit : elle ne sait le faire qu'en la langue de la théologie et en bricolant des raisons, des principes, des postulats, des dogmes dont la Raison n'a que faire.Intarissable sur le droit, sur la loi, elle radote quand on lui demande d'où la loi tire...
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